RÉSUMÉ
Rien d’humain : Après cinq années passées en Amérique, Bella revient chez elle.
Elle est épuisée, elle est seule, avec bagages et enfants, à la suite d’un désastre intime et financier : mariage raté, famille disparue, faillite.... Elle veut récupérer son seul bien, et retrouver sa seule amie : Djamila. Djamila, élevée par sa famille, à qui elle a prêté son appartement pendant son absence. Seulement cette dernière refuse de lui rendre. C’est Ignace, le seul homme de la pièce, qui le lui apprend.
A travers cette histoire très concrète, un univers de fantômes, de non dit, de magie, de conte se développe au fur et mesure que la pièce avance, venant faire écho à nos cauchemars, à nos craintes les plus enfouies. Les fantômes posent des questions et il n’y a jamais de réponse. Dans cette pièce, construite à la manière d’un film policier, aucune énigme n’est résolue…Au contraire, les mystères s’épaississent….
NOTE D’INTENTION
« J’aime bien, dans les histoires, essayer d’aller jusqu’à ce que je conçois comme les limites du supportable. Tout en restant plausible. A peu près. » Marie NDiaye
J’ai travaillé pendant ces quatre dernières années autour de plusieurs textes d’Agota Kristof.
Je connais bien Marie NDiaye comme romancière mais j’ai découvert son oeuvre théâtrale, il y a peu.
J’ai eu le même coup de foudre qu’avec Agota Kristof, et j’ai envie de tout monter d’elle.
Son théâtre me parle de la solitude des êtres, d’une enfance magique et inquiétante, de la nostalgie de cette enfance perdue, à jamais, de la monstruosité qui réside en chacun de nous, et ce que j’aime par dessus tout, c’est qu’à partir de situations banales et concrètes, elles nous fait basculer dans un univers de mythes et de monstres qui me donne le vertige.
Elle laisse aux personnages un immense mystère, peu de choses nous sont dévoilées.
Qu’ai-je envie de faire à partir de ce texte? Mettre en valeur ces mots, cette histoire, les thèmes qui la traversent, grâce au travail des acteurs qui tâcheront de donner une intensité au plus près de la chair du texte et au plus près de leur âme et de leur propre chair.
Je désirerais partir d’un travail théâtral réaliste pour, progressivement, basculer dans un univers onirique et monstrueux, proche des rêves qui hantent nos nuits et notre subconscient.
Le dérèglement d’un univers réaliste à un univers magique et inquiétant se fera avant tout par le travail d’interprétation, qui sera l’aboutissement de recherches et de répétitions sur le plateau.
L’interprétation sera soutenue par une scénographie et des lumières ainsi qu’une ambiance sonore qui viendront se tendre, se décaler, se dérégler jusqu’à créer un climat terrible et oppressant.
Je voudrais au début de l’histoire que les personnages soient assez typés, socialement, pour peu à peu devenir des figures tragiques.
Je vois Bella, belle, les traits tirés, tout habillée de gris, grande, avec une classe folle, sans âge.
Je vois Djamila, habillée d’or, avec une sensualité forte, quelque chose de populaire émanant d’elle.
Je vois Ignace comme un homme de la rue, qui n’a sa place nulle part, il attend, je sens une virilité chez lui, il attend dans un costume élimé.
Un accordéoniste ou un violoniste, sur scène, suivra les comédiens.
Sa musique se dérèglera au fur et à mesure que les mystères s’épaissiront.
SCÉNOGRAPHIE
La scénographie sera constituée de 3 grands panneaux modulables, gris.
Des éléments phares ( fauteuils, tapis, lampes) luxueux ou sordides se rajouteront, ou disparaîtront, au fil des tableaux.
ACTIONS AUTOUR DE LA CRÉATION
Des actions seront proposées aux collèges et aux lycées des hauts-de-Seine autour de la pièce.
J’irais aussi lire à des personnes âgées des extraits de la pièce, à l’institut LASSERE DOLET, à Issy-les-Moulineaux où je lis très régulièrement des poèmes et des contes.